11/05/2021 - ESN, Climat
La mission d’une Entreprise de Services du Numérique (ESN) est d’accompagner ses clients dans leur transformation digitale. Néanmoins, avec le réchauffement climatique, cette transformation (et son coût écologique) interroge de plus en plus.
Sous l'impulsion de la crise sanitaire, la dématérialisation s’est accélérée, accentuée par la recrudescence de personnes en télétravail. Aujourd’hui, il n’est plus possible d’ignorer que l’informatique n’est pas optimisée (serveurs, façons de coder, stockage des emails, etc).
Le sujet doit donc logiquement être une des préoccupations des ESN qui devraient se responsabiliser et cherchent des solutions pour compenser les émissions de CO2 et la consommation d’électricité.
En interne, quelques unes sensibilisent déjà leurs employés sur un mode de travail plus écoresponsable. Et certaines entreprises vont même jusqu'à s'engager sur des projets RSE.
CAPFI s'est engagée depuis 10 ans sur cette voie avec son opération « 1 jour, 1 homme, 1 arbre », qui a permis de planter plus de 250.000 arbres en dix ans. Plus récemment, CAPFI a donnée la possibilité à ses collaborateurs de devenir actionnaires du fonds citoyen à but non lucratif Time for the Planet. Son objectif est de récolter 1 milliard d'euros afin de créer 100 entreprises qui vont lutter contre la pollution atmosphérique. Preuve que l'entrepreneuriat peut être efficacement mis au service de l'urgence climatique.
Quel rôle peut jouer une ESN face au réchauffement climatique, notamment dans le secteur tertiaire ? Voyons cela plus en détails.
Avec le réchauffement climatique, l’IT doit proposer une approche plus consciencieuse.
Certes, tout est dématérialisé, mais pour autant, les datas se retrouvent forcément sur des serveurs dont le fonctionnement a, lui, un coût écologique.
Dématérialiser permet de consommer moins de papier et de moins prendre l’avion, mais le tertiaire et les fonctions IT des industries du secondaire sont aussi de grands consommateurs d’électricité.
Il s’agit du secteur bancaire. Oxfam France a analysé la température et les émissions de gaz à effet de serre issues des activités de financement et d’investissement des principales banques françaises et les résultats sont sans équivoque :
« Les banques françaises nous emmènent vers un monde à + 4°C ».
Quelles sont les causes ? Le financement des projets des industries de pétrole et de gaz qui ne s’engagent clairement pas dans la transition écologique. Ce financement représenterait 40% des émissions de leurs portefeuilles de crédits aux entreprises.
Avec le développement des nouvelles technologies de cloud, nous assistons à une multiplication de serveurs pour que les données soient disponibles tout le temps, et partout.
Ces serveurs sont énergivores et polluants : ils représentent à eux seuls 2% des émissions de gaz à effet de serre totales et, selon les estimations, cette consommation double tous les quatre ans.
D’autant que pour assurer leur bon fonctionnement et éviter une surchauffe, ils consomment également beaucoup d’eau. Selon Inès Leonarduzzi, auteur de "Réparer le futur", rien qu’en Californie, les data centers consommeraient l’eau de 158 000 piscines olympiques par an.
Lorsque l’on sait que 15% des serveurs allumés dans le monde ne servent à rien, il est donc temps de se repositionner.
La technologie et le numérique ont donc un immense impact écologique au quotidien, et même à plus petite échelle.
Selon une étude WWF, chaque Français produirait environ 14 kg de déchets électroniques par an à titre personnel et 10 kg dans le cadre de son activité professionnelle.
Une journée de travail au bureau produirait pas moins de 15 grammes de déchets électroniques, soit un téléphone tous les 10 jours.
Fortes de ces constats, les entreprises de l’IT et les ESN cherchent à conseiller et accompagner leurs clients vers une transition digitale plus green.
Selon l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), de nombreux gestes quotidiens des Français liés aux technologies de l’information et de la communication (TIC) ont un impact important sur l’environnement.
Et notamment en ce qui concerne l’utilisation du courrier électronique, les requêtes effectuées sur les moteurs de recherche et le cycle de vie du matériel informatique.
Mais ce ne sont pas là les seules dépenses énergétiques.
Saviez-vous par exemple qu’envoyer un e-mail avec une pièce jointe d’1 Mo a un impact de 19g de CO² ?
Qu’un salarié du tertiaire produit près de 120 à 140 kg de déchets (dont ¾ de papier) ?
En 5 ans, la quantité de déchets électroniques a augmenté de 21%, avec un taux de recyclage de seulement 17%. Comment y remédier ?
Les idées ne manquent pas pour installer de façon pérenne de bonnes pratiques plus écoresponsables :
Il existe de nombreuses méthodes et bonnes pratiques pour évaluer et réduire les impacts environnementaux du numérique, que ce soit en interne ou chez le client.
En tant que consultant, vous pouvez même devenir des ambassadeurs et aider à la mise en place de ces actions plus "green" durant vos missions.
N’hésitez pas à consulter le dossier très complet de l’Agence Parisienne du Climat qui liste 20 éco-gestes à adopter pour un numérique responsable.
L’un des puissants leviers d’action actuels pour réduire l’impact environnemental du numérique est l’écoconception.
Ce principe consiste à concevoir des produits et des services numériques ayant le moins d’impact possible sur l’environnement tout au long de leur cycle de vie.
L’écoconception numérique intègre les trois enjeux du développement durable :
La démarche d’écoconception de services numériques s’appuie sur les normes ISO 14006 et ISO 14062. Elle passe par une analyse de bout en bout (terminaux, réseaux de télécommunications et data center) pour quantifier précisément l’impact sur le dérèglement climatique du service numérique.
Pour cela, elle prend en compte toutes les étapes du cycle de vie du service numérique en question.
Elle permet de développer des services numériques plus durables, fonctionnels et surtout consommant moins de ressources et générant moins de déchets.
La bonne nouvelle est qu’une entreprise sur 3 est investie dans une démarche d’écoconception numérique et fait preuve d’un engagement sociétal (démarche de RSE, Green IT, etc.)
L’écoconception s’applique tant au processus qu’au mode de travail. Des initiatives émergent, comme le software craftmanship (artisanat du logiciel), une façon vertueuse de coder : le logiciel doit non seulement être fonctionnel, mais également bien conçu.
Pourquoi faire le choix de l’écoconception ? Pour des raisons :
L’écoconception permet de bénéficier d’un environnement plus sain et de proposer aux clients une meilleure expérience.
C’est également l’occasion de développer une culture et des actions communes entre les acteurs du numérique et ceux de l’environnement pour réduire les impacts et apporter de nouvelles solutions écologiques.
L’IT est certes un levier de performance économique pour les entreprises, mais elle doit également prendre conscience des effets négatifs du numérique sur l’environnement et proposer des solutions pour minimiser cet impact.
Les ESN ont un rôle important à jouer auprès de leurs clients pour une utilisation raisonnable des technologies autour de deux axes principaux : réduction et compensation. Il y a tout à gagner à tendre vers une Green IT.
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